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25 octobre 2017 Colloque de la CARMF

Premières réflexions sur les effets d’un régime unique

Invitée à s’exprimer sur l’instauration d’un régime de retraite de base unique, la CNAVPL pose des éléments de contexte.

“En marche vers un régime de retraite de base unique ?” C’est autour de ce sujet d’une grande actualité que la CARMF, Caisse des médecins libéraux, a tenu son assemblée générale samedi 30 septembre 2017 à Paris. (Les présentations sont téléchargeables sur le site de la CARMF.) A cette occasion, Frank Lefevre, vice-président de la CNAVPL et président de la CARCDSF, venu représenter la CNAVPL (en l’absence de Monique Durand, présidente de la CNAVPL), a posé les bases d’une réflexion menée au sein de l’Organisation autonome d’assurance vieillesse des professions libérales.

En ligne de mire, se profile en effet la réforme annoncée par le gouvernement en matière de retraites. Mais celle-ci interroge à bien des égards. Quel en sera le périmètre ? Se limitera-t-elle aux régimes de base ou englobera-t-elle, aussi, les régimes complémentaires ? Au-delà de ces questions centrales, la CNAVPL entraperçoit les caractéristiques d’un régime de base unique, les conditions de sa mise en oeuvre et ce que cela recouvre pour les professionnels libéraux.

Une retraite à la carte

“Techniquement, le futur régime pourrait prendre la forme d’un régime en points, avec une modulation automatique des dépenses en fonction de l’espérance de vie calculée au niveau de chaque génération”, note Frank Lefevre, en se rapportant aux propos tenus par le candidat Macron au cours de la campagne présidentielle. Ainsi, les taux de cotisation pourraient rester différents, en raison notamment des caractéristiques des métiers. De quoi permettre d’aboutir à une “retraite à la carte” comme le propose Emmanuel Macron.

Inscrite dans le cadre d’une concertation, cette réforme serait présentée devant le Parlement courant 2018 et ne commencerait à s’appliquer qu’au cours de la législature suivante. Information complémentaire rappelée par le vice-président de la CNAVPL, “ceux qui sont à plus de cinq ans de la retraite basculeraient immédiatement dans le nouveau régime, pour les trimestres à venir.”

Pas de “révolution” pour les libéraux

“Le régime de base des libéraux peut certainement s’intégrer sans ‘révolution’ dans ce que pourrait être un futur régime unique”, juge Frank Lefevre. Pour cause : le régime de base des libéraux est en points depuis 2004. C’est le pilier de retraite minimale pour les libéraux et il est peu complexe (du fait de l’absence de mécanismes redistributifs). En outre, “la mise en place d’un régime de base unique est susceptible d’apporter des réponses aux difficultés qui n’ont jamais été résolues, faute de volonté politique des gouvernements successifs”, commente le vice-président de la CNAVPL, en l’occurrence permettre de revoir les règles actuelles qui désavantagent les professionnels libéraux poly-pensionnés ou parents d’enfants de trois enfants et plus (qui bénéficient d’une majoration inférieure à celle des autres régimes) ou encore concernant les règles de calcul de la compensation démographique.

Préserver la spécificité des libéraux

“Il est encore trop tôt pour évaluer quelles seront les conséquences de la mise en place d’un régime unique sur les régimes complémentaires”, prévient Frank Lefevre, qui rappelle “l’attachement de la CNAVPL à la préservation d’une organisation des retraites distinguant deux niveaux : un régime de base universel et des régimes complémentaires gérés par les professionnels […] Entre la solidarité nationale et l’exercice individuel que représentent les régimes facultatifs, il y a une place centrale pour des solidarités professionnelles qui doit absolument être préservée.”